La Belgique sous les Habsbourgs d'Autriche

Le XVIII e siècle va être témoin à Boitsfort de la longue agonie de la vénerie, et, en même temps, de l'accroissement du village. L'électeur de Bavière est plutôt général et politicien que veneur : il est allié à la France pendant la guerre de succession d'Espagne. La villa est délaissée, puis totalement abandonnée. Une ordonnance spéciale est édictée en 1738 contre les abus que se permettent les gens de Boitsfort. Une conséquence fatale se produit : après avoir tenté d'obtenir une réfection de la villa cers 1745, la Régie des Domaines décide en 1776 de la démolir. Les matériaux non vendus servent à combler les souterrains de l'étang. Toutefois, la Maison Haute est restaurée.

Favorisée par l'établissement de la Chaussée de la Hulpe vers la capitale et par la décadence de la vénerie, le développement de Boitsfort s'accentue d'une manière sensible à partir du règne de Charles VI (1713-1740). On accorde aux veneurs force locations ou ventes de terrains domaniaux. Ainsi se multiplient les travaux de défrichage sur les coteaux de la Woluwe et sur le plateau séparant Boitsfort de Watermael (Trois Tilleuls, avenue de l'Arbalète). Le nombre d'habitants s'accroît du même coup, de telle sorte qu'en 1787, l'augmentation provoque une demande de l'Archevêché de Malines du transfert de la paroisse de Watermael à Boitsfort, où la chapelle a été agrandie en reculant le chœur et en ajoutant des nefs latérales. Watermael compte alors 345 habitants et Boitsfort déjà 1.278.

Charles de Lorraine (1748-1780) quoique chasseur passionné, plus que tout autre contribue à l'abandon de Boitsfort par la vénerie : il fait construire à Tervuren un pavillon où il se plaît à séjourner. C'est de là ou de Bruxelles même qu'il vient assister aux chasses qui se donnent encore toujours dans la forêt. Les successeurs de Charles de Lorraine, Albert de Saxe-Teschen et Marie-Christine (1780-1788), s'attachent à leur nouvelle résidence de Laeken, la chasse dans la forêt, favorisée au début, est bientôt entravée par la révolution de 1789, en sorte qu'elle ne laisse presque plus de trace durant les années ultimes de la domination autrichienne.

En 1789 commence pour notre pays une période de troubles. La révolution brabançonne émeut les habitants de Boitsfort : ils s'unissent à ceux d'Ixelles et d'Uccle pour assaillir l'arrière-garde du général d'Alton, évacuant Bruxelles. En 1792, quand l'armée française se présente devant la forêt pour attaquer l'armée autrichienne en retraite, les habitants de Boitsfort, de Rode, de Boondael et de Watermael s'arment pour défendre les passages de la forêt.