Le frelon asiatique

Originaire d’Extrême-Orient, le frelon asiatique (Vespa Velutina) est un insecte invasif de la famille des guêpes. Introduit accidentellement en Europe, sa progression se poursuit sur notre territoire.

Redoutable tueur d’abeilles, le frelon asiatique représente un réel danger pour les ruchers. Mais pas seulement ! Outre les abeilles, il s’attaque aux insectes de très nombreux ordres et notamment aux guêpes, mouches, papillons, araignées.

À quoi ressemble-t-il ?

Parce qu’il reste difficile de reconnaitre une espèce à son nid, l’observation directe de l’insecte est toujours à privilégier.

Le frelon asiatique a un aspect plus sombre que le frelon européen. Il se distingue par son thorax brun et noir, sa tête orange avec un front noir, son abdomen doté d’un anneau orangé, et ses pattes jaunes à leurs extrémités. En vol, ses longues pattes jaunes trainent à l’arrière de son corps. Il se différencie aussi par son agilité et contrairement à son cousin européen, il peut réaliser des vols stationnaires sur de longues durées.

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Comment reconnaître son nid ?

Comme chez les guêpes et son homologue européen (Vespa Crabro), le frelon asiatique a un cycle de vie annuel.

Deux types de nids vont se succéder au cours de l’année : le nid primaire (ou nid de printemps) et le nid secondaire (ou nid d'été).

Nid primaire (ou nid de printemps) :

Dès le mois de mars, à la sortie de la période d’hivernation, une reine fondatrice fabrique un nid primaire, seule d’abord, relayée ensuite par les premières ouvrières. De petite taille et de forme arrondie, le nid dispose d’une seule ouverture basale. Il est toujours situé à l’abri des intempéries.

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© Roland Guillon

Nid secondaire (ou nid d’été) :

Durant l’été, les ouvrières quittent le nid primaire pour construire un nid secondaire plus grand. Pouvant mesurer 1m de haut et 80cm de diamètre, il a la capacité d’abriter une population de plusieurs milliers d’individus. En forme de boule, il présente des écailles concentriques et dispose d’une ouverture latérale de petite taille (moins de 4cm). Le nid d’été est le plus souvent situé en hauteur, en pleine lumière, à la cime des arbres.

Dès la fin de l’automne, le nid secondaire est abandonné et ne sera pas réinvesti l’année suivante. Seules les jeunes reines survivent à l’hiver cachées dans le sol, dans une vieille souche d’arbre ou sous une écorce.

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© WB - © UNAF - © Alexandre Chassignon

Ne le confondez pas avec le nid de frelon européen !

Bien qu’ils se ressemblent, il existe des différences. Plutôt conique, le nid européen mesure moins de 40cm de diamètre, ses alvéoles sont visibles et il possède une grande ouverture basale (plus de 10cm). On le trouve presque toujours dans l’obscurité et dans des lieux abrités. Il n’est jamais à l’air libre en pleine lumière, et encore moins exposé aux intempéries.

Le frelon européen est une espèce protégée, son nid ne peut être détruit sauf s’il représente un danger avéré.

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Que faire en cas d'observation d'un nid ?

Si vous repérez un nid de frelons asiatiques, n’essayez jamais de le détruire vous-même. La destruction d’un nid de frelons asiatiques est dangereuse, d’abord en raison de la hauteur elle-même, ensuite parce que le frelon asiatique peut devenir très agressif lorsque l’on s’approche de son nid ou pire, lorsqu’on l’attaque. Le risque est important non seulement pour le désinsectiseur qui opère, mais aussi pour le voisinage dans un rayon de plusieurs dizaines de mètres.

Il est indispensable de faire appel à un spécialiste, formé et équipé pour neutraliser les nids en toute sécurité.

Quand intervenir ? 

Selon la période de l’année, la destruction d’un nid peut être inutile ou nécessaire.

  • À partir de la mi-automne, les conditions climatiques (baisse des températures, humidité, gelées nocturnes) entraînent la fin de vie des nids. Il n’y a généralement plus rien à faire à cette période de l'année.
  • De la fin de l’automne jusqu’au printemps, les nids visibles sont vides et ne seront pas réutilisés. Ils se désagrègent naturellement et n'ont pas besoin d'être retirés.
  • Du printemps à la mi-automne, il est important de signaler la présence de nids primaires ou secondaires afin d’évaluer le danger et de prendre les mesures appropriées.

Attention : si vous observez encore des frelons entrer et sortir fréquemment d'un nid en automne ou lors de périodes de redoux, celui-ci peut être encore actif. Cependant, la colonie décroît progressivement : la ponte s'arrête et les individus meurent par petits groupes. Il est conseillé de contacter un spécialiste pour évaluer la situation. Une intervention de neutralisation peut être nécessaire si le nid présente un risque pour les habitants ou le voisinage.

Qui contacter ?

Si vous découvrez un nid de frelon asiatique, la personne ou le service à contacter dépend de la situation et du niveau de danger.

  • En cas de danger grave et immédiat, contactez le SIAMU (Service d’Incendie et d’Aide Médicale Urgente) : les pompiers interviennent gratuitement dans les situations critiques, telles qu'une attaque massive de frelons après le dérangement d’un nid ou un nid rendant une habitation inhabitable. Si l'intervention est jugée non urgente par le SIAMU, celle-ci pourra être facturée.

Numéro d'urgence : 112

  • En cas de danger faible à modéré, prenez contact avec le Service Environnement : le référent frelon évaluera la situation et prendra les mesures adaptées pour neutraliser le nid en toute sécurité.

Plus d'info ?

Rendez-vous sur le site de Bruxelles Environnement

Aidez-nous !

Encodez simplement vos observations : tout le monde peut contribuer à augmenter le niveau d'information sur la présence et l'abondance des frelons asiatiques en Région bruxelloise, notamment grâce aux outils de sciences participatives. Ces données permettent d'évaluer les tendances dans l'évolution des populations de cet insecte exotique en voie de naturalisation.

  • Encodez vos observations sur la plateforme observations.be ou via les applications associées : Obsidentify (iOS & Android), iObs (iOS) ou ObsMap (Android) ;
  • si vous le pouvez de manière sécuritaire, prenez une photo de l'insecte pour la joindre au signalement, ce qui permet souvent de confirmer l'identification. Ajoutez éventuellement des informations contextuelles ;
  • s'il s'agit d'un nid, encodez spécifiquement qu'il s'agit d'un nid : à défaut la donnée est considérée comme individu isolé. Ce signalement ne conduit toutefois pas à une intervention des services de secours !